jeudi 29 mars 2012

mercredi 28 mars 2012

...nouvelles inspirantes de l'Islande !

La révolution en cours en Islande
Deena Stryker

On se souvient que, au début de la crise financière de 2008, l'Islande fit littéralement faillite. Les raisons ne furent mentionnées qu'en passant, et depuis lors, ce membre peu connu de l'Union Européenne a semblé s’éclipser de l’actualité.
À mesure qu’un pays européen après l'autre fait face a une quasi-faillite, mettant en péril l'euro, l'Islande devient un phare d'espoir pour avoir choisi les gens avant le profit. Voici pourquoi.
Cinq ans d'un régime néolibéral ont conduit à une privatisation de toutes les banques en Islande, (320.000 habitants, pas d'armée). afin d'attirer les investisseurs étrangers. Ces banques offraient des services bancaires en ligne dont les coûts minimes leur ont permis de fournir des taux de rendement relativement élevés.
Ces comptes bancaires, appelés Icesave, ont attiré de nombreux petits investisseurs anglais et néerlandais. À mesure que les investissements augmentaient, les dettes étrangères des banques augmentaient aussi. En 2003, la dette de l'Islande équivalait à 200 fois son PNB (produit national brut), et en 2007, elle était de 900 pour cent.
La crise financière mondiale de 2008 devint le coup de grâce. Les trois principales banques islandaises firent faillite et furent nationalisées, tandis que la couronne (monnaie de l'Islande) perdit beaucoup de sa valeur par rapport à l'euro. A la fin de cette année-là, le pays se déclara en faillite.
Les citoyens récupèrent leurs droits
Contrairement aux attentes mondiales, la crise a conduit la population à prendre le contrôle de son pays, à travers un processus de démocratie participative directe. Ceci a finalement conduit à une nouvelle constitution, mais seulement après une persévérance féroce.
Geir Haarde, le premier ministre d'une coalition gouvernementale sociale-démocrate, négocia un prêt important. Mais la communauté financière étrangère fit pression pour que l’Islande impose des mesures drastiques.
Des protestations et des émeutes s'ensuivirent, obligeant finalement le gouvernement à être remplacé par une coalition de gauche nouvellement formée.
La coalition se plia finalement face aux exigences provenant de l'extérieur et selon lesquelles l'Islande devait payer une dette totale qui aurait exigé de chaque Islandais de payer 130 $ par mois pendant quinze ans, à 5,5% d'intérêt, afin de rembourser une dette contractée par des parties privées vis-à-vis d’autres parties privées. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Ce qui s'est passé ensuite fut extraordinaire. La croyance selon laquelle les citoyens devaient payer pour les erreurs d'un monopole financier, qu'une nation entière devait être taxée afin de rembourser les dettes privées, fut brisée.
Les relations, animées entre les citoyens et leurs politiciens, habilitèrent les dirigeants de l'Islande à agir aux cotés de leurs électeurs. Le chef de l'État,Olafur Ragnar Grimsson, refusa de ratifier la loi qui rendait les Islandais responsables des dettes bancaires et soutint les appels à la tenue d’un référendum.
La communauté internationale furieuse
Le communauté internationale ne fit qu'accroître la pression. La Grande-Bretagne et la Hollande mirent le gouvernement et la population islandaises en garde contre des représailles terribles qui isoleraient le pays, incluant l'arrêt de l'aide du FMI et le gel des comptes bancaires islandais étrangers.
Lors du référendum du mois de mars 2010, 93% de la population votèrent contre le remboursement de la dette. Le FMI gela immédiatement son prêt. Mais l'Islande n'allait pas se laisser intimider. Comme Grimsson le dit: « On nous a dit que si nous refusions les conditions de la communauté internationale, nous deviendrions le Cuba du nord. Mais si nous les avions acceptées, nous serions devenus l'Haïti du nord ».
Avec le soutien des citoyens furieux, le gouvernement lança des enquêtes civiles et pénales contre les personnes responsables de la crise financière. En conséquence, l'ancien ministre des Finances purgea une peine de prison de deux ans, alors qu'Interpol émit des mandats d'arrêt internationaux contre les banquiers impliqués dans le krach.
Les Islandais se mirent également d'accord sur certaines mesures de réduction budgétaire comme le démantèlement de leurs infrastructures militaires - l'IslandicDefense Agency (Agence islandaise de la défense, ou IDA), cessa d'exister en janvier 2011.
La nouvelle constitution de l’Islande
Afin de libérer le pays du pouvoir exagéré de la finance internationale et de l'argent virtuel, le peuple islandais décida de rédiger une nouvelle constitution.
La population procéda à l’élection de 25 citoyens parmi 522 adultes n'appartenant à aucun parti politique, mais recommandés par au moins trente personnes. Les réunions des électeurs furent diffusées en ligne, et les citoyens purent envoyer leurs commentaires et suggestions, étant les témoins de ce document à mesure qu'il prenait forme.
La constitution qui émergea de ce processus de démocratie participative fut soumise au parlement pour approbation à l'automne.
On a dit au peuple grec que la privatisation de leur secteur public était le seul moyen de garder le pays à flot. Les peuples de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal sont confrontés à des pressions similaires.
Ils pourraient, ainsi que le reste d'entre nous, apprendre beaucoup de l'Islande, en refusant de se plier à des intérêts étrangers et en déclarant haut et fort que les gens peuvent reprendre et reprendront leur pouvoir.
Davantage d'informations:
Traduit par VicFlame de Iceland's On-going Revolution

mardi 20 mars 2012

... rien n'est jamais acquis !

Je me rends à l'évidence, les démolisseurs sont à l'oeuvre... et leurs chantiers sont nombreux:
  • l'éducation,
  • les soins de santé,
  • la mémoire historique,
  • le tissu urbain,
  • la ruralité et j'en passe!

Les politiciens nous tendent le miroir aux alouettes de "l'enrichissement du Québec" et je me bidonne à chaque fois car je sais bien qu'il s'agit surtout de "s'enrichir DU Québec" pour les amis du pouvoir, que ça n'a rien à voir avec les Québécois et leurs besoins.

J'appartiens à une génération en voie de tomber dans l'histoire (autant dire dans l'oubli), celle des pré-boomers.  La génération qui a connu les écoles de rang, mais ni les Cegeps, ni l'instruction à portée de tous.  La génération qui a applaudi l'avènement de l'assurance-maladie et qui rêvait le meilleur pour sa progéniture.  La génération dont plusieurs ont ravalé des rêves impossibles à réaliser, puis se sont retroussés les manches pour que leurs enfants aient les moyens de leurs rêves, eux!  Je ne crois pas que la déconfiture actuelle, quoi qu'on en dise, résulte de la gourmandise des boomers! Ils ont eu la chance de vivre de grands commencements et ont continué sur leur lancée.

Nous avons baissé la garde toutes générations confondues, occupés que nous étions à créer une belle société.  Et c'est là l'erreur!  Nous payons le prix de notre manque de vigilance.  N'attendez pas de nos actuels hommes de pouvoir et d'argent qu'ils comprennent vos préoccupations.  Tout au plus, vous lanceront-ils un bonbon pour vous fermer la margoulette! Qu'ils sont réjouissants leurs discours hypocrites devant des pertes d'emploi massives, des étudiants en colère, des urgences débordées!

Et aujourd'hui, premier jour du printemps, voilà t'y pas qu'il y aura "lecture du budget"!  Et que le ministre des finances nous parle de ses lacets devant des journalistes réjouis!  Il me semble que devant le Québec qui se déglingue il y a infiniment mieux à faire.

Comme je ne veux assombrir la journée de personne à commencer par la mienne, une bonne nouvelle pour terminer: l'Australie s'apprête à exiger des redevances de l'ordre de 30% aux minières intéressées par ses richesses.  Nous nous contentons de moins de la moitié de cette somme!

Nos ancêtres ont été des "porteurs d'eau" par obligation.  J'ai parfois l'impression que nous sommes en train de choisir nous, de devenir des "porteurs de cash", des esclaves consentants d'un système qui achète notre esprit et notre âme à coup de bébelles et qui en est rendu à monnayer l'Éducation et la Santé comme des produits de luxe!  Y a des coups de pieds au cul qui se perdent!

Mon cadeau du printemps, la caricature de Garnotte (Le Devoir).