samedi 27 septembre 2008

...suite de notre virée en Gaspésie!

25 septembre 2008
Entre Ste-Anne-des-Monts et Grande-Vallée, les villages défilent, nichés dans des baies généralement profondes et bien protégées. Des noms de village que moi, fille des Cantons de l’est, j’envie aux Gaspésiens : La Martre, Marsoui, Rivière-à-Claude, Mont-St-Pierre, Saint-Maxime-du-Mont-Louis, Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. Et n’oublions pas, Ruisseau-à-Rebours qui fut un temps nommé Ruisseau Arbour d’après le nom d’un de ses habitants. Ça change des « …burgh » et des « …town » de nos cantons. À chacun son charme!

Garmin le GPS, on ignore toujours pourquoi, nous a fait bifurquer à un moment sur une « Rue du ruisseau des olives ». Le seul nom est un enchantement et valait le détour. L’étroitesse de la rue du ruisseau des olives se faufilait entre deux rangées de maison très regroupées au fond d’une baie, pour revenir ensuite mine de rien sur la route 132.

J’ai retrouvé, toute aussi émerveillée qu’il y a quarante ans, les immenses caps de roches stratifiées qui semblent défier la mer de Mont-Saint-Pierre à Grande-Vallée. Plusieurs travaux sont effectués tout au long du tronçon de route qui longe la mer. Quelques panonceaux avertissent les voyageurs que les vagues peuvent balayer la chaussée en certains temps de l’année. L’hiver, ce doit être quelque chose! Bien sûr, ces chantiers arboraient les incontournables panneaux : « Des travaux d’une valeur de XX millions sont effectués par le gouvernement du Québec ». Au moins, on refait et on répare!

Une journée de voyagement courte, pour notre plus grand repos. Arrivée en début d’après-midi à Grande-Vallée, je me suis effondrée sur le lit et j’ai dormi un bon deux heures, ce rhume qui essaie de m’infiltrer depuis quelques jours. Souper à notre hôtel. La propriétaire, jeune et vive, originaire de la grande région de Montréal, a suivi son mari gaspésien il y a trois ans. Ils gèrent et rénovent à deux ce qui fut le vieil hôtel de Grande-Vallée et semblent en voie d’en faire un succès.

Demain, destination Percé.

26 septembre 2008
Enfin, nous y voici, au fameux Rocher Percé! J’avais oublié combien il est gigantesque, majestueux. Tous les guides touristiques et cartes postales du monde n’arrivent jamais à rendre la vérité d’un lieu. Lorsque nous avons tout à coup aperçu le rocher et l’ile Bonaventure du haut de la montagne, nous nous sommes exclamés d’un commun accord : WOW!
Le village de Percé est bien calme à ce temps-ci de l’année. Beaucoup de touristes français, américains et des retraités québécois en liberté! Le village a bien changé depuis 40 ans. Encore loin de Saint-Sauveur heureusement! L’infrastructure touristique s’est construite et plutôt bien je dois dire. À la différence d’il y a quelques dizaines d’années, il est maintenant possible de manger du poisson frais presque partout.

Il fait 22 degrés C avec un vent doux du sud. JL s’est confortablement installé sur le balcon de notre hôtel de la Côte Surprise, avec en arrière-fond le Rocher Percé. Quelques instants de contemplation, quelques photos, et il s’est re-plongé dans le 3ème tome de Millenium. Il respire à peine! Pour être bien certaine de lui fiche la paix, j’écris.

Aujourd’hui de Grande-Vallée à Percé, ce fut une belle promenade. À part, les arrêts d’utilité courante, la journée a surtout été marquée par la visite du Centre socioculturel Manoir Le Boutillier à l’Anse-au-Griffon. Notre guide costumée à l’ancienne, nous a accompagnés dans la visite de la maison de celui qui, parti à 15 ans de l’île de Jersey en 1812, devint le gérant du comptoir de la Charles Robin & Co, (on avait surnommé Robin, le roi de la morue à l'époque). La morue salée et séchée de la Gaspésie était recherchée en Europe, aux USA, dans les Antilles et en Amérique du Sud. La Charles Robin & Co ouvrit jusqu’à 28 postes et mis au point un système de crédit à la consommation avec les pêcheurs. Ceux-ci au fil des années s’endetteront et Robin deviendra par la force des choses leur débouché obligatoire pour le poisson. Une série télé québécoise, « Le vol de l’épervier » a fait connaître il y a quelques années ce système commercial qui dura en Gaspésie jusqu’à la moitié du 20e siècle. Selon notre guide, la compagnie Robin s’est maintenue jusqu’en 2006, année où elle dut déclarer faillite.

Après la conquête en 1760, on estimait à environ un millier de personnes la population gaspésienne d’origine française sur toute la péninsule. Il s’agissait principalement de femmes, d’enfants et de vieillards. Ce dépeuplement remontait à l’arrivée de l’amiral Phipps en 1690, lequel avant de tenter de prendre la ville de Québec, avait systématiquement détruit tous les établissements rencontrés en bordure du golfe et du fleuve.

Après la conquête de 1759, les jersiens (des marchands et ouvriers venus de l’île anglo-normande de Jersey), notamment Charles Robin en 1966, s’installèrent en Gaspésie pour ouvrir leurs comptoirs de pêche. Le Boutillier épousera la fille de Philip Robin (frère de Charles) et mènera de front sa carrière de député et d'homme d'affaires à la tête de sa propre compagnie.

Souper à La maison du pêcheur tout au bord de l’eau, paraît-il le meilleur restaurant de Percé.

27 septembre 2008
De Percé à New Richmond, un trajet sans histoire et sous la pluie.
Une petite tristesse s’installe : bientôt nous quitterons la mer, la grande eau à notre gauche. Ca se passera demain.

En attendant profitons de notre moment présent au Domaine Cascapedia Lodge, propriété de Ghislaine et Réal Bernard. Et quel moment présent! Un accueil chaleureux, des hôtes intéressants et agréables, un décor et une ambiance qui favorise la détente et un repas des plus délicieux pris en tête à tête avec Ghislaine et Réal! Que demander de plus? Du temps pour que ça dure! Et l’espoir de revenir un jour se retremper dans cette atmosphère pour plus longtemps.

Demain, nous entamons déjà le voyage de retour!

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